La Russie n’a pas fait assez pour découvrir qui était derrière l’empoisonnement de l’opposant Alexei Navalny en 2020. L’absence d’enquête constitue une violation manifeste de la Convention européenne des droits de l’homme, a statué la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans un arrêt rendu mardi. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse AFP.
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Selon la Cour, la Russie a refusé d’ouvrir une enquête de police en bonne et due forme après que M. Navalny soit tombé gravement malade et ait montré des signes d’empoisonnement. La Russie n’a pas « enquêté sur les allégations d’un possible motif politique derrière la tentative d’assassinat et sur la possible implication d’agents de l’État », selon le jugement de la Cour des droits de l’homme. À titre de compensation, l’État russe doit verser 40 000 euros – l’équivalent d’environ 300 000 couronnes danoises – à M. Navalny.
Lorsque l’éminent critique du régime russe a été transporté dans un hôpital en Allemagne pour y être soigné, il est apparu qu’il avait été empoisonné. La CEDH souligne dans son arrêt que les échantillons prélevés pendant le traitement de Navalny en Allemagne ont prouvé que l’empoisonnement avait été causé par la neurotoxine Novichok.
La police russe a lancé une sorte d’enquête sur l’affaire. Mais elle a été extrêmement déficiente, a jugé le tribunal. Par exemple, Navalny n’a pas été impliqué dans l’enquête. Les enquêtes menées par les autorités russes ne pouvaient pas, selon le jugement, être utilisées pour déterminer le déroulement des événements ou pour identifier un auteur.
Ainsi, personne n’a jamais été condamné pour l’empoisonnement. Après l’empoisonnement, Navalny a été plongé dans le coma et placé sous respirateur. Il s’est ensuite rétabli et est rentré en Russie.
À son retour en janvier 2021, il est arrêté. Depuis lors, il se trouve dans une colonie pénitentiaire où il purge une peine pour fraude présumée, entre autres.
